De l’ampleur

Je me suis exilée de moi
À moi-même
Basculant d’un état
À un autre
Et à encore un autre
Jusqu’à me demander
En quel lieu je me situais

Car ce monde est une balance
Qui n’atteint jamais l’équilibre
Que par le déséquilibre
Ce monde, c’est toi

C’est sur ce chemin de l’exil
Interminable
Que j’ai découvert les vastes ressources
Insoupçonnées de mon pays

Quitte-toi

Des bidonvilles aux cimes
Coins les plus insalubres
Aux plus lumineux
De moi-même
Imbriqués les uns
Dans les autres

Retrouve-toi

Sans cesse circulait le sang
Reliant la terre et le cosmos
Transportant déchets et cellules
D’une fluidité telle
Que je me sentais être le médium
La force du courant
La grâce du danseur
L’apaisement d’un oiseau

Tu es la route
Le mouvement
L’horizon
L’infini


L’exil ne se fait qu’à l’intérieur
De ta peau
Il n’y a aucune autre route
Que celle du soi, à soi

L’âme est une rencontre
Étrangère
Qui ne peut être découverte
Qu’en partant

Tu es l’attente
Tu es l’impatience
La curiosité
Tu es le feu

Tu as ta place en ce monde
Si tu as ta place
En toi-même
Si tu te laisses de l’espace
À l’intérieur
Pour respirer
Pour accueillir
Ton retour

Tu es la zone libre
Que seulement toi
Peux occuper

Ne t’étouffe pas de craintes
Pars de toi, à toi-même
Ne cherche pas autre point
Ne te cherche pas autre part

Tu es le mur de séparation
La ligne de démarcation
Tu es la frontière
Là ou les âmes
Se rencontrent

Je te souhaite de pouvoir compter
Sur toi-même

Tu es le camp
Où te réfugier

Car il n’y a rien de plus beau
Qu’être en soi

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